Migrants : quelle réalité ? Quelle intégration ? À Rennes, lors des Assises nationales de la citoyenneté, organisées par Ouest-France, ce vendredi 18 janvier, des militants sont venus rétablir quelques vérités bonnes à dire.
Les migrants. La question agite toute l’Europe. Et révolte l’homme de mer Francis Vallat, président de l’ONG SOS Méditerranée, dont le navire Aquarius a multiplié les sauvetages… avant de perdre son pavillon à cause « du chantage politique du gouvernement italien » .
« 80 % des enfants que nous sauvons sont sans leurs parents » , s’indigne-t-il lors d’un débat à Vivre ensemble, les assises nationales de la citoyenneté, à Rennes, ce vendredi 18 janvier. Pourquoi ? « Parce que les familles n’ont de quoi payer qu’un voyage aux passeurs et ils envoient leur enfant. »
120 000 personnes ont demandé l’asile
Réfugiés climatiques, économiques, politiques… « L’année dernière, 120 000 personnes ont demandé l’asile en France. En Allemagne ? Un million » , explique Pascal Brice, ancien directeur général de l’Ofpra (office français de protection des réfugiés et apatrides). Ils coûtent cher, grince une petite musique populiste ? « Tant que l’asile ne leur est pas accordé, ils n’ont pas le droit de travailler. Ils ont droit à un logement et à une allocation de 300 €. »Pas plus.
Mais beaucoup de migrants, notamment des jeunes travaillent. « Dans de nombreux secteurs d’activité dans ce pays, les emplois ne sont pas occupés par des nationaux, car ils sont difficiles, dangereux ou qu’il n’y a pas vraiment de perspectives, rappelle l’universitaire Yves Pascouau, directeur de l’association European Migration Law. Il y a 6 000 à 7 000 régularisations par le travail par an. »
Les intégrer, c’est une richesse pour notre pays
« Les jeunes migrants ne prennent la place de personne, ils prennent des jobs que les jeunes français ne veulent pas exercer, opine Agnès Vibert-Guigue, avocate au barreau de Gap (Hautes-Alpes). Mes rencontres avec eux m’ont montré qu’ils ont un courage extraordinaire, une volonté d’apprendre incroyable ! Les intégrer, c’est une richesse pour notre pays. »
Alors ? Il y aurait deux sortes de frontières ? « Les riches auraient le droit de voyager… et pas les pauvres » , dénonce Lilian Thuram, ancien footballeur, engagé dans le projet Migrations en questions porté par l’association European Migration Law et la fondation Res Publica.(…)